Chers lecteurs, chères lectrices, comme beaucoup de passionnés de romans historiques, j’avais hâte que la première saison de La Chronique des Bridgerton soit diffusée. Bien que les romans de Julia Quinn ne soient pas ma tasse de thé, je dois avouer que certains personnages m’ont séduits (c’est de vous que je parle, Kate et Penelope !) à l’image de leurs répliques déjà cultes. J’ai regardé la saison 1 le temps d’une journée, une expérience très amusante pour moi, pendant la période des fêtes de fin d’année 2020, alors que mon canapé en velours bleu était la seule destination où je pouvais me rendre en raison des protocoles sanitaires en place.
Un an plus tard, on attend avec impatience la deuxième saison de La Chronique des Bridgerton qui arrivera le 25 mars. Fidèle à la saga romanesque, la deuxième saison est centrée sur Lord Anthony Bridgerton, le fils aîné du clan, et de son ennemie devenue amante, Kate Sharma, née Sheffield. La première saison a été marquée par des couleurs pastel, des robes somptueuses, des textiles fabriqués à la main en Inde et des images érotiques. Bien que j’aurais préféré que la série « Slightly » de Mary Balogh, plus sincère, soit adaptée au petit écran (qui saurait résister à l’honorable Wulfric, le duc de Bewcastle ?), j’ai néanmoins apprécié l’originalité de l’adaptation des livres des Bridgerton par Shondaland.
En attendant l’arrivée de la deuxième saison, vous pouvez vivre une aventure inspirée des Bridgerton dans ces lieux britanniques romantiques, dont certains ont été des lieux de tournage de la série ainsi que d’autres feuilletons basés sur la même époque, celle de la Régence, notamment la très appréciée adaptation de « Orgueil et Préjugés » par la BBC en 1995.
Les romances de la Régence se déroulent souvent à Londres, avec les maisons élégantes de Mayfair comme toile de fond. Pendant l’ère napoléonienne, Mayfair abritait les familles des classes supérieures de la société – près de 70 % des premiers locataires avaient un titre – bien loin des taudis de St. Giles et Whitechapel. Aujourd’hui, Mayfair est toujours un arrondissement huppé, entouré du verdoyant parc de Hyde Park et articulé autour de Grosvenor Square (St. Giles et Whitechapel sont également devenus des codes postaux très recherchés).
Si les bals ont disparu, il n’est pas rare de croiser des aristocrates déambuler dans les rues dans leurs plus beaux costumes. Rendez-vous à Grosvenor Square, le deuxième plus grand jardin bucolique de Londres, qui a vu le jour en 1726. L’architecte paysagiste John Alston a créé cet espace vert pour la noblesse terrienne qui se languissait de ses propriétés de campagne lorsque la saison battait son plein.
Si c’est à Londres que se tournent la plupart des feuilletons de la Régence, Bath est souvent la deuxième ville choisie. C’était une destination de villégiature très prisée par les personnes âgées et les infirmes du temps du Prince régent.
L’emblématique Royal Crescent est un ensemble résidentiel de 30 maisons palladiennes mitoyennes, disposées en croissant, construit par John Wood en 1774. C’est ici que se situe la maison des Featherington dans la série, tandis que les célèbres Assembly Rooms de Bath, qui n’ont rien à voir aux clubs londoniens d’Almacks, accueillent la maison des Danbury. Aujourd’hui, le n°1 Royal Crescent est un musée appartenant au Bath Preservation Trust où vous pouvez observer comment les résidents vivaient à l’époque géorgienne. Le numéro 15, quant à lui, accueille le Royal Crescent Hotel, l’endroit idéal pour poser ses valises et rêver à l’Angleterre.
À une heure au sud de Bath se trouve la ville de Salisbury, célèbre pour sa magnifique cathédrale. Mais c’est à Wilton House, résidence des comtes de Pembroke depuis le XVIe siècle, que se sont déroulées de nombreuses adaptations modernes de romans historiques. La résidence est apparue dans « Raison et Sentiments » en 1995, « Orgueil et Préjugés » en 2004, la deuxième saison d’« Outlander », « Emma » en 2019 et les cinq saisons de « The Crown ».
Dans La Chronique des Bridgerton, l’extérieur a été utilisé à la place de Hyde Park et de la cathédrale Saint-Georges, tous deux situés à Londres, et les intérieurs ont été utilisés pour la maison des Hastings et le Clyvedon Castle, entre autres. À partir de Pâques, le domaine est ouvert au public. Les visiteurs ont accès aux salles telles que la galerie de portraits de Van Dykes et Rubens et les cabines du XVIIe siècle, ainsi qu’au parc, qui comprend 5 867 hectares de terres resplendissantes.
La Chronique des Bridgeton n’est pas la première romance de la Régence à susciter l’engouement du public. La palme revient à « Orgueil et Préjugés », le roman emblématique de Jane Austen sur l’amour, le mariage et l’argent au moment des guerres péninsulaires. Si le débat pour savoir quelle est la meilleure adaptation du livre au cinéma fait rage (je vote pour l’adaptation de Jennifer Ehle et Colin Firth), rares sont ceux qui contestent l’importance de Pemberley dans la volte-face d’Elizabeth Bennet, pleine de préjugés, envers le fier M. Darcy.
Austen décrit le domaine comme « un grand et beau bâtiment en pierre, situé sur un terrain élevé et adossé à une crête de hautes collines boisées… Ses rives n’étaient ni formelles, ni faussement ornées ». Le domaine de Lyme Park, au sud de Disley, peut certainement être décrit de la même manière. La belle demeure élisabéthaine, gérée par le National Trust du Royaume-Uni, a servi de décor à la vaste et luxueuse Pemberley dans l’adaptation de 1995.
Avec des terrains qui attirent et ravissent, et des intérieurs, tels que la chambre du chevalier avec ses passages secrets, Lyme est un lieu de prédilection pour les amoureux de la période de la Régence. Visitez l’immense domaine et poursuivez votre visite avec un thé dans l’après-midi au Salting Room. N’oubliez pas d’enfiler votre bonnet préféré en dégustant de délicieux scones et en attendant l’arrivée de votre duc de Hastings.